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Le tombeau des fusillés

Jules JOUY – 1887

Cette chanson de 1887, écrite sur l’air de « la chanson des peupliers« , rend hommage aux 147 fusillés du Père Lachaise le 28 mai 1871. Elle fait écho pour moi au poème de Jules VALLES sobrement intitulé « 28 mai« .

Adolescent durant la Commune de Paris, Jules JOUY sera très marqué par les évènements de celle-ci, et particulièrement par sa répression brutale par les versaillais. Anticlérical, adversaire infatigable du boulangisme et militant acerbe pour l’amnistie des Communeux, il meurt fou à 41 ans, le corps et l’esprit mangés par les combats, l’abus de tabac et surtout l’abus d’absinthe.

 

Serge UTGE-ROYO, Contrechants … de ma mémoire Vol. 3 « La commune n’est pas morte »

Le tombeau des fusillés

Jules JOUY – 1887

Ornant largement la muraille,
Vingt drapeaux rouges assemblés
Cachent les trous de la mitraille
Dont les vaincus furent criblés.

Bien plus belle que la sculpture
Des tombes que bâtit l'orgueil,
L'herbe couvre la sépulture
Des morts enterrés sans cercueil.

Ce gazon, que le soleil dore,
Quand mai sort des bois réveillés,
Ce mur que l'histoire décore,
Qui saigne encore,
C'est le tombeau des fusillés. (bis)
Loups de la Semaine Sanglante,
Sachez-le, l'agneau se souvient.
Du peuple, la justice est lente,
Elle est lente, mais elle vient !

Le fils fera comme le père ;
La vengeance vous guette au seuil ;
Craignez de voir sortir de terre
Les morts enterrés sans cercueil !

Tremblez ! Les lions qu'on courrouce
Mordent quand ils sont réveillés !
Fleur rouge éclose dans la mousse,
L'avenir pousse
Sur le tombeau des fusillés ! (bis)

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