Lucien DELORMEL & Gaston VILLEMER – 1876
Une chanson pacifiste, d’autant plus rare que la période est à la revanche et la production chansonnière au diapason. Ces même auteurs ont écrits plusieurs succès retentissants sur ce thème (Le fils de l’allemand, Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine, la fiancée alsacienne et le maître d’école alsacien).
Les chansonniers populaire – hormis les chansons socialistes et les textes sur la Commune écrits à l’étranger – exploitent volontiers l’esprit de revanche qui imprègne l’esprit du temps. Durant cette période de construction et d’affirmation de la IIIè République, s’affirme un esprit populaire de revanche nourrit par l’ascension d’idéaux politique (comme le boulangisme).
Version enregistrée par Gilles ELBAZ
Le forgeron de la paix
Lucien DELORMEL & Gaston VILLEMER – 1876
Dans un village ou minuit sonne, un forgeron frappe du fer,
Auprès du brasier qui rayonne, son marteau s’élève en l’air,
Il tombe de sa main velue, s’accompagne d’une chanson,
En forgeant un soc de charrue, pour une prochaine moisson.
[Refrain]
C’est pour la paix dit-il que je travaille,
Loin des canons je vis en liberté,
Je façonne l’acier qui sert pour les semailles,
Je ne forge du fer que pour l’humanité.
Soudain par la porte qui s’ouvre, entre une femme au teint bronzé,
Sous le long manteau qui la couvre, elle tient un glaive brisé,
Sa poitrine est toute sanglante, et l’homme alors fronçant les sourcils,
Lui demande avec éprouvante, femme que viens-tu faire ici ?
[Refrain]
Moi, lui répondis l’étrangère, dans les sillons je mets du sang,
Reconnais-moi je suis la guerre et forge mon sabre à l’instant,
Le forgeron saisit la lame, mais la broyant sous ses outils,
Lui dit, sois maudite ô femme, toi qui un jour m’a pris mon fils
C’est pour la paix dit-il que je travaille
Loin des canons, je vis en liberté,
Qu’a jamais soit maudits les engins de bataille,
Je ne forge du fer que pour la liberté.
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