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Le capitaine « au mur »

Jean-Baptiste CLEMENT – 1872

Un chant un peu brutal évoquant directement la répression de la Commune de Paris par les troupe de Versailles et surtout montrant l’arbitraire des exécutions des Communeux ou de toute personne soupçonnées d’appartenir aux fédérés. 

Le mur du titre fait directement référence au mur des fédérés du cimetière du Père-Lachaise où furent fusillés 147 fédérés durant la semaine sanglante. Le capitaine, aviné puisque « buvant dur », y envoie ici aveuglément les prisonniers au peloton d’exécution. Dans le dernier couplet, le seul prisonnier ouvertement communeux revendique ses actions et défi l’arbitraire et la brutalité de cette répression.

 

Serge UTGE-ROYO, Contrechants… de ma mémoire, Vol. 3, « La Commune n’est pas morte ! »

Le capitaine « au mur »

Jean-Baptiste CLEMENT – 1872

[Refrain]
Au mur disait le capitaine
La bouche pleine et buvant dur
Au mur
Qu’avez-vous fait ?

1.
Je suis des vôtres
Je suis vicaire à Saint Bernard
J’ai dû pour échapper aux autres
Rester huit jours dans un placard
Qu’avez vous fait ?
Oh ! Pas grand chose
De la misère et des enfants
Il est temps que je me repose
J’ai soixante dix ans
Allons-y tout de suite
Et fusillez-moi vite

[Refrain]

2.
Voici la liste
Avec les noms de cent coquins
Femmes et enfants de communistes
Fusillez-moi tous ces gredins.
Qu’avez-vous fait ?
Je suis la veuve d’un officier
Mort au Bourget
Et tenez en voici la preuve
Regardez s’il vous plaît.
Oh ! Moi je porte encore
Mon brassard tricolore
3.
Quatre blessures
Six campagnes et deux congés
Je leur en ai fait voir de dures
Je suis Lorrain, ils sont vengés
Moi, j’étais dans une ambulance
Les femmes ne se battent pas
Et j’ai soigné sans différence
Fédérés et soldats
Moi, je m’appelle Auguste
Et j’ai treize ans tout juste

[Refrain]

4.
Oh ! Je suis mort
Un soldat sans doute enivré
A tué mon père à la porte
Et mon crime est d’avoir pleuré
Qu’avez-vous fait ?
Sale charogne
Fais moi vite trouer la peau
Car j’en ai fait de la besogne
Avec mon chassepot
Et d’un, tu vois ma lune
Et deux, vive la commune !

[Refrain]

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